Dans « Nout », on peut entendre le nom de la déesse du ciel qui, dans la mythologie égyptienne, absorbe chaque soir le soleil avant de le délivrer le matin suivant. Mais on peut aussi entendre « nous », la première personne du pluriel, ou quand l’individu se (re)trouve dans le collectif. Chainon manquant entre Nirvana et Sun Ra, l’alliance Delphine Joussein-Rafaëlle Rinaudo-Blanche Lafuente s’applique à pousser leurs instruments dans leurs derniers retranchements, avec l’enthousiasme du savant fou devant ses fioles. Flûte, harpe, batterie : un mélange rare que le trio met sens dessus dessous. Dans le sillage des expériences de John Zorn aux confins du jazz et du noise, Nout imagine ses morceaux comme de véritables scénarios à rebondissements : on se croit dans Alien et on se retrouve dans Indiana Jones ; on débute les yeux fermés sur des sièges rouges et on termine en pogo sur le dancefloor.